Bonjour la France!

Les 17 protagonistes en tête de la Transat Québec Saint-Malo saluent depuis hier soir ce petit coin de France égaré en Amérique du Nord, l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon. Ambrogio Beccaria y glissait au petit trot son Alla Grande Pirelli peu avant minuit, heure française, précédant d’un peu plus de deux heures son très provisoire nouveau dauphin, Café Joyeux de Nicolas D’Estais venu par une route Sud damer le pion à ses petits camarades. La dorsale anticyclonique bloquée sous Terre-Neuve continue de martyriser les équipages qui, au terme de 5 jours de régate, ne rêvent plus que de grands surfes en Atlantique, «tannés» de chasser la moindre risée sur une mer désespérément lisse, à l’affût de ce renforcement du vent par le Sud promis par leurs fichiers météo, et qui tarde à se concrétiser dans leurs voiles. Les Class40, toujours précédés du grand VOR 70 Atlas Ocean racing, attaquent aujourd’hui les derniers 100 milles de navigation côtière de cette Transat, avant d’aborder enfin le très grand large Atlantique, et ses promesses de vents soutenus pour rallier la France continentale.

Dauphins, baleines et bélugas…

Si rorquals, dauphins, baleines et autres bélugas font de leur mieux pour rompre le monotone quotidien des marins de la Transat Québec Saint-Malo, c’est bien de souffles réguliers et établis dans leurs voiles dont rêvent ces compétiteurs à l’entame de leur sixième jour de course. Alors que le leader Alla Grande Pirelli fait habilement prospérer son petit capital d’avance sur la flotte, c’est en meute toujours aussi compacte que leurs poursuivants multiplient les manœuvres en quête de flux salvateurs. Quitte, à l’instar de Jules Bonnier et son Nestenn -Entrepreneurs pour la planète à chercher au cœur de l’archipel une éventuelle planche de salut. Les classements évoluent ainsi d’heure en heure, selon les bords plus ou moins rapprochants tirés par les concurrents de part et d’autre de l’orthodromie à partir de laquelle se calculent les positions.

Voir le cap Race…

Les trajectoires erratiques des leaders redonnent espoir aux voiliers décrochés dans le Saint Laurent et qui, à l’image de Stéphane Bodin (Wasabii) ou Antoine Magré (E. Leclerc - Ville La Grand) recollent imperceptiblement au peloton. Le cap Race, cette pointe mythique dans l’Est de Terre-Neuve et qui marque véritablement l’entrée en Atlantique est toujours distant ce matin d’une centaine de milles de l’étrave du leader italien. C’est au louvoyage et dans de tout petits flux de secteur Sud qu’il se gagnera aujourd’hui, à la vigilance aux réglages mais aussi à l’observation des multiples trous d’air que l’anticyclone sème sur la route des concurrents. L’anticyclone des Açores continue d’enfler et génère en son Nord-Ouest d’intéressants flux de Sud-Ouest qui devraient dès aujourd’hui toucher Saint Jean de Terre-Neuve. Les équipages de la Transat rêvent de s’y jeter à corps perdu. Débutera alors un tout autre jeu pour lequel les véloces Class40 ont été dessinés, la glisse au portant sur la longue houle océanique. Patience et longueur de temps demeure d’ici là le motto du jour.

Débarquement de Claudia Conti, blessée à bord de la Boulangère Bio

Une équipière d’Amélie Grassi sur La Boulangère Bio, l’italienne Claudia Conti, a pu embarquer cette nuit vers 2 heures du matin (Française) à bord d’un semi-rigide qui l’a conduite sur l’île de Saint-Pierre.

Lundi dernier, lors d’une manœuvre, Claudia s’est blessée. La jeune Italienne souffre de douleurs intenses au niveau du thorax. Suite aux recommandations médicales, Amélie Grassi, skipper du bateau, a décidé, en accord avec son partenaire, et les deux autres équipières, Anne-Claire Le Berre et Marie Riou, d’organiser un débarquement.

La direction course a validé cette décision et n’appliquera aucune pénalité pour ce débarquement effectué pour raison médicale. 

Record battu !

Mercredi 3 juillet, Anatole Facon, skipper de Good Morning Pouce a inscrit un nouveau temps de référence entre New York et le cap Lizard en solitaire à bord d’un Class40 en bouclant le parcours en 10 jours 9 heures et 15 minutes. Tout l’équipage de Crédit Mutuel salue cette performance :

« Un grand bravo Anatole !

C’est une super nouvelle ce record. Il t’aura fallu beaucoup de détermination pour le faire : Depuis ton demi-tour au début de la Transat CIC, tu as insisté en repartant loin de la flotte pour rallier New York.... Puis demi-tour après une première tentative.... Pour finalement battre le temps de référence de 24h.... chapeau Anatole ! Et je ne crois pas que l’on soit parti pour te le piquer sur cette Québec Saint-Malo ! Bon repos et encore toute nos félicitations depuis Crédit Mutuel »

Ian, Antoine et Ben»

Nicolas Jossier - La Manche Évidence Nautique

«On a grand hâte d’attaquer l’Atlantique. Depuis la sortie du Saint Laurent, le temps nous semble vraiment très long. On attend les grands surfs océaniques. Nous sommes sortis assez vite du Saint Laurent, mais depuis, on se traine. Encore une centaine de milles à ce rythme et on entamera la partie océanique du parcours. Avec du vent ? c’est la grande question.»

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