Nouvelle compression en vue !

Fabien Delahaye, Corentin Douguet, Ben Schwartz et en Henri Lechartier ont déclenché en milieu de nuit ce qui devrait être leur dernier empannage, tribord amure, avant de rejoindre la pointe de Bretagne. Leur Class40 Legallais, Lift V2 de 2023, a paré loin dans l’Ouest le cap Finisterre et remonte au près vers l’entrée de la Manche située ce matin à quelques 530 milles de son étrave. Il aborde un final au petit trot en bordure des zones de hautes pressions qui envahissent le golfe de Gascogne. Legallais est parvenu à décramponner légèrement son dauphin, Achille Nebout, handicapé par la perte d’un de ses deux safrans et désormais sous la menace de plus en plus insistante de Pierre-Louis Attwell (Vogue avec un Crohn). Vincent Riou (Pierreval-Fondation Goodplanet), l’inattendu Kéni Piperol (Captain Alternance) et Amélie Grassi (La Boulangère Bio) demeurent en embuscade, tous convaincus que les 130 milles de navigation rase cailloux en Manche rebattront les cartes jusqu’à l’arrivée à Saint-Malo envisagée, selon les dernières estimations, et pour les premiers, lundi en fin d’après-midi. Mais c’est du Nord que la menace se précise ce matin, avec les vaincus d’hier en capacité de réduire singulièrement les écarts, profitant d’un vent plus soutenu de secteur Sud pour progresser en route directe sur la Bretagne. Et si la Manche réservait à cette si singulière Transat Québec Saint-Malo un final à rebondissement ?

L’espoir des Nordistes

Bien calés à l’arrière d’une dépression et au Nord Est des leaders, les Class40 piégés dès l’entame de l’Atlantique sur une vaine option Nord, n’ont pas dit leur dernier mot. Le vent de Sud qu’ils ont pu accrocher ces dernières heures leur offre la possibilité de se rapprocher à bonne vitesse, travers au vent et sous gennaker de la pointe de Bretagne, bénéficiant d’un flux plus soutenu que celui actuellement négocié par les leaders en bordure de dorsale. De Fabien Delahaye à Ian Lipinski, (Crédit Mutuel), 15ème ce matin à plus de 160 milles, tous envisagent un resserrement des écarts, et un final sous très haute tension le long des côtes de Bretagne. Les derniers routages confirment des écarts ténus à l’arrivée. Reste à définir l’ordre final !

ETA lundi après -midi, loin du record de l’épreuve

Douzième jour de course dans cette palpitante édition de la Transat Québec Saint-Malo. A ce stade de la course, il y a 14 ans déjà, Halvard Mabire et Miranda Merron franchissaient en vainqueur la ligne d’arrivée à Saint Malo, établissant ce qui demeure aujourd’hui comme le temps référence depuis Québec pour un Class40, 11 jours, 17 heures et 30 minutes. L’édition 2024, truffée de rebondissements et de coups du sort, ne tutoiera à l’évidence pas ce chrono, et ce n’est pas le final placé sous l’influence d’une dorsale anticyclonique qui viendra accélérer les débats. Aux 11 - 12 jours envisagés au départ du Canada, ce sont bien 16 à 17 jours de course que les équipages, bientôt à court d’avitaillement, doivent négocier.

Route directe sur Saint-Malo pour la Classe Gerry Roufs

La Direction de course a donc informé les 4 voiliers de la Classe Gerry Roufs de sa décision de supprimer la marque de passage obligatoire au rocher du Fastnet, au sud de l’Irlande. Le VOR 70 Atlas Ocean racing de Gilles Bardot ouvre ainsi une route désormais au plus près de l’orthodromie, cap sur la pointe de Bretagne. Il a doublé ce matin l’Open 50 Uship pour enfants du Mékong de Patrick Isoard, qui bataille en son Sud au milieu d’une flotte compacte de Class40. Georges Leblanc et son VOR El Unicornio sont à la lutte avec Wilfrid Clerton et son grand Kriter VIII pour un accès au podium. Atlas Ocean racing est lui aussi attendu lundi soir à Saint-Malo.

À noter

Classé 20ème, à 225 milles des leaders, et fermant la marche de la flotte, l’équipage féminin de Julia Virat (Femina Ocean Challenge -Equinoxe) est depuis 24 heures le plus rapide des Class40, ayant parcouru 217 milles à 8,30 nœuds de moyenne, avec, la nuit dernière des pointes à plus de 20 nœuds.

Mots du large :

Axel Tréhin - Dékuple

« On se rapproche de la Bretagne, sous gennaker, dans du vent de Sud qui va nous emmener jusqu’à l’arrivée, dans un peu plus de trois. Le vent revient par derrière et la flotte va se regrouper. Le groupe des punis au Nord n’a pas dit son dernier mot. »

Fabien Delahaye - Legallais

« La mer se calme, le vent mollit. On va passer sous gennaker au près. Virement réalisé hier soir, puis tribord amure pour sortir de la dorsale et faire route vers la Bretagne. ETA lundi. On avance assez vite et les calmes nous rattrapent. On risque d’être rattrapé à la pointe Bretagne pour un nouveau départ de la Transat ! »

Kéni Piperol - Captain Alternance

« Atelier bricolage ce jour à bord de Captain Alternance, pour être à 100% pour le final. On répare un petit trou sur le J2. On profite des bonnes conditions pour l’affaler et colmater les trous… »

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